La recette pour une soirée de spectacle réussie: Des bands de qualité qui se donnent à 100%, un homme à la console en plein contrôle, des spectateurs vivants et qui sont là pour lâcher leur fou. Voilà bien une définition qui convient à notre soirée de ce Samedi du 19 Octobre. Nous en avons eu pour tous les goûts et encore une fois, j’ai eu de belles surprises par ces jeunes bands de l’underground metal québécois.
William Gendreau-Coronel guitare (lead) et voix (back)
Yannick Fortier Vandal basse et voix (back)
Thomas Fournier- guitare et voix (lead)
Westley Loiselle- batterie
Braindown, groupe de Montréal, nous invite à briser le silence en débutant avec la pièce Dissolved in Acid du nouvel album From the Sewers paru en août 2024. Ça sonne le Sepultura sous amphétamine, sans le côté tribal bien sûr. Des rythmes et sonorité de guitares qui nous replongent dans les années 80 du thrash speed Metal macéré de death metal pour en donner un produit final de qualité. Un rythme de batterie soutenue et un ‘’high five’’ à Yannick Fortier à la basse. La chanson Dick Thief nous amène dans des gammes lourdes et plus lentes comme un recul préparatoire à la détente d’un coup de fusil avec Stab Wounds et Chainsaw. On peut dire deux choses à la fin de leur prestation avec le titre Pyramid of the Severed Heads: Ce groupe est d’aplomb en spectacle et leur dernier album tient la route, dans le sens que je me vois très bien faire jouer cela dans mon auto pour un long trajet…mais attention aux tickets!!!
Hiro-Maël Tuahine Meunier- batterie
Maxandre Laplante- basse
Louis Felix Beland- voix
Maël charbonneau- guitare
Je me pose de plus en plus là question à savoir ce que Drummondville met dans leur poutine pour créer de plus en plus de musiciens et de groupes de qualité. Clairement Burning Attic qu’on verra plus tard mais maintenant Blank qui sonne comme un avalance de hardcores puissants et ils ne se gênent pas à nous ensevelir brutalement chanson après chanson. Louis-felix beland exige de la masse de se tenir devant lui et on ne se fait pas prier. Choisir le temps fort de leur prestation est presque impossible et clairement la horde d'admirateurs ne fait qu’en demander plus. Pour ma part la chanson Sanity est celle qui me fait vibrer le plus…de la bombe! On nous annonce que no Kings sera disponible sur Spotify le 25 octobre et je vous la suggère fortement. Par la suite, on demande aux participants de monter sur le stage pour y aller d’un départ thrash où les participants sont animés et nous expose le ‘’vivre au moment présent’’ dans une cadence furieusement joyeuse.
‘’No more suicides’’ se dit-on avec Landline qui se veut un hymne à la vie dans nos plus grands moments de détresse. Bravo pour la prestation énergique et j’en profite pour vous aviser que Blank va (de source sûre) nous sortir un album et cela pour très bientôt…bien sûr, je vous reviendrai sur ce sujet…dans une autre chronique.
Spencer Blass- voix
Maxime Michaud- guitare
Phil Hébert- guitare
Vincent Perrier- basse
Mathieu Adam- batterie
Il était maintenant temps pour les géants de descendre de leurs montagnes des Laurentides pour brandir le sceau du deathcore ‘’made in Québec’’. Je me posais la question si ce style mit entre deux prestances de harcore-metalcore changerais la dynamique. À voir la réaction des présents au rendez-vous, clairement, le train de la soirée gardait sa vitesse et l'enthousiasme de tous, moi le premier. Spencer en totale maîtrise du growling et du screaming nous tient bien attentif et dans une transe de headbanger. Il me fait d’ailleurs découvrir ce qu’il m’introduit, comme le ‘’cricket scream’’ aussi appelé ‘’Cricket Gutturals’’. Ne me demandez pas de l'imiter je risquerais de me coincer des nefs dans le cou…je laisse ça au pro, mais c'était vraiment intéressant d’entendre cette variante du ‘’Pig Squeals’’. Ils nous servent une bonne partie de l’album The Grand Apostacy (2022) avec quelques nouvelles chansons, dont Spawn of Resurrection qui attire mon attention. Encore une fois avec Flesh Shrine, on se retrouve avec un frontman qui fait un travail impeccable pour nous captiver. Mais pour ma part, le titre éponyme de l’album me transporte dans un rock horreur à la Alice Cooper (bien sûr en mode deathcore), vraiment réussi avec brio. Superbe performance.
Xavier Valois- guitare
Charles Antoine Rancourt- voix
William Blaney- guitare
Déreck Rouillard- basse
Alessandro Vasquez- Batterie
Je ne pourrais parler de leur prestation sans parler tout d’abord de leur album A World Without A Sound distribué depuis fin août 2024 et qui est le moteur de leur tournée actuelle. Ce Ep clairement bâtit avec une pensée structurée et avec une ligne de conduite. Le sujet de cette boule de mal-être, de colère et de sentiment de non-sens qui ne demande qu’à sortir de ce corps qui s'effrite par la pression de plus en plus dominante. Sauf peut-être la dernière qui donne une tournure plus écolo-philosophique mais qui a tout son sens dans ce monde générant tant d’anxiété. Comparativement à Pool Of Blood, leur premier EP où l’on retrouvait plus de nuances d’ambiances, entre autres dans certaines introductions ou quelques envolées de guitares. Ce dernier est musicalement tissé plus serré dans son orchestration. Par contre, Let Me Die qui commence sous des vents de violon, nous donne ce moment pour reprendre notre souffle pour retourner aux rafales techniques sur tous les instruments. Charles Antoine Rancourt me parle du travail collectif sur cette album et le résultat donne un son très condensé avec plein de belles tournures. Pour le dernier titre Gateway to Oblivion, un début violon-violoncelle, se voudra peut-être celle qui se distance non seulement par son thème, mais aussi par son approche qui nous ramène au premier Ep. Ce qui ferme très bien la marche d’A World Without A Sound.
Maintenant, en spectacle, le mixte des deux albums charment les fans qui sont toujours là, ce qui n’est pas une tâche facile dans un bar, même si tu es la tête d’affiche. Une soirée à quatre groupes peut parfois être un challenge surtout si les transferts d’instruments sur scène entre les groupes sont longs…le dernier groupe est souvent celui qui paie pour. Mais ce ne fut pas le cas, les participants sont visiblement pleins d’énergie et sont toujours partants pour vibrer sur leur musique. On ouvre avec le premier titre (Into The Mist) du dernier album. Le groupe se donne à fond tout le long du spectacle. Bien sûr on attendait la chanson de la dernière vidéo Lost In The Dark qui en peu de temps, sort à 14k sur Youtube seulement. À la dernière chanson, une troupe ‘’slam’’ devant la scène, ce qui me dit que ce jeune groupe à bien réussit à captiver ses adeptes jusqu’à la dernière goutte de sueur.
Ce soir, tant de nouveaux visages venus d’ailleurs pour partager leur amour de la musique. Bravo à tous pour cette soirée de communion et tant de décibels. Vous Drummondville, j’ai l’impression qu’il est temps d’avoir votre festival…un Drummoncore Fest. Vous avez les groupes locaux et les fans pour le faire. J’espère que cette idée trouvera preneur.
Christian Lamothe, chroniqueur de l’underground
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