À la conquête du sombre
Quand mon âme semble être bien près du précipice, quand les émotions vécues sont le dégoût, l’impuissance, la résignation, la rage étouffée, l’envie de vengeance et de cruauté. Quand mon souffle intérieur implose et me laisse comme une carcasse vide dérivant dans une rue de haute brume sans fin. Me voilà dans ma meilleure capacité d’introspection face à mon écoute d’un album black metal. Beaucoup se sentent très ébranlés par ce style où la lumière se désintègre, frappant un mur morbide et impénétrable. Dans cette vague macabre, nous avons Messe Noire qui nous invite avec leur premier album, à une promenade sur le bord de l’abysse de l’insanité humaine, ce moment où nous redoutons tous la perte d’équilibre et de la raison. Nous serons amenés à l’élévation face à la vision du néant avec une nouvelle force, un regard noir capable de filtrer l’insoutenable. Ceremonial Death s’ouvre à vous dans cette nouvelle chronique. Un moment a regardé l’ensemble des pièces avec une entrevue qui suivra. En compagnie de Stef Morbid et Steve de Cotret (Death), nous aurons la chance de mieux connaître ce band black metal de Trois-Rivières à la veille de leur lancement officiel au Rock Café le Stage.
Pour vous mettre dans l’ambiance:
Dans une une intro où une poésie francophone nous transperce et avec éloquence, nous introduit dans ce monde où le saint n’a pas sa place.
Misanthropic Possession nous aspire dans une impulsion qui sera soutenue sur tout l’album avec ce hurlement d'outre-tombe qui est entre la souffrance et la fureur d’un mort-vivant prisonnier et roi de ses catacombes. On n’épargne pas les sensibles et on rejette et brise le lien avec l’existence que l’on trouve puéril. Plusieurs changements de tempos, un hymne accrocheur et macabre à souhait.
Purification solidement francophone, l’utilisation de la langue de Molière est parfaite pour cette description de la négation de la lumière. D’un désir soutenu et malsain de vivre dans cette ombre opaque. ‘’Le soleil étouffé à jamais...Le soleil étouffé à jamais…’’, que dire de plus?
Macabre Prémonition est une délivrance dans l’acceptation de l’impur en nous et un appel à une voie sans retour vers cette nouvelle nature insoumise. Cette pièce est remarquable par une solide présence à la guitare de Stef Morbid.
Visceral Hatred donne une sensation, dans son texte, d’union entre l’âme et l’impur et la perdition. Une perte totale d’identité dans une reconstruction dans l’occulte. Une démarche où l'être n’est qu’un réceptacle de la noirceur et de la haine. C’est lourd dans sa conséquence et dans le plus noir de la tradition du black metal selon mon expérience de l’album.
Flesh Offerings nous amène dans un sujet plus charnel et dépravé où l’animal sexué s’empare du désir sans souci autre que son impulsion. Une écriture dure et propice à choquer le lecteur. Je vais sûrement revenir avec le groupe en entrevue sur cette chanson pour bien. comprendre l'essence même de celle-ci. Un scripte qui peut avoir plusieurs sens et pour cela rien de mieux que d’aller chercher mes réponses à la source.
Blasphemous Devotion ne se cache pas dans une poésie. C'est une célébration, une eucharistie démoniaque. Un tempère de cendre qui s’abat sur la tradition religieuse chrétienne qui s’écroule sous un déferlement de sonorité rapide créé par tous les instruments. Il n’y a plus d’air dans l’église qui vient de se vider pendant cette liturgie du ténébreux, on repassera la dîme…un peu plus tard.
Ceremonial Death, qui sera la dernière chanson de l’album. Une célébration de Messe Noire dans son premier éclat de noirceur, dans sa poursuite à l’appel de l'infâme et du maudit. Sous les hurlements toujours si ténébreux de Damned qui fait un excellent travail tout au cours de l’album.
Sur ce, voici enfin cette entrevue que je vous ai préparée avec eux et non nous ne sacrifions aucune chèvre au cours de cette discussion bien intéressante sur ce groupe de black metal trifluvien.
Pour les avoir vus récemment en spectacle intime lors d’une fête de Morbid, je suis très impatient de les revoir à leur lancement le 26 octobre 2024 au Rock Café le Stage à Trois-Rivières. Soyez-y!!!
Christian Lamothe, chroniqueur sacrifié!
Joé Lacerte, caméraman incanté!
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