L’intérêt pour la découverte de l’underground musical s’active dans une recherche d’un art sans bornes. Du moins, les balises sont déterminées par les individus ou les groupes créateurs et non l'industrie artistique. La créativité n’est pas soumise à de vieilles règles normatives et contraignantes qui profitent plus aux comptables qu’à l'émancipation de la création instinctive. Aujourd’hui, comme bien d’autres classiques un album comme Ummagumma (Pink Floyd) ne serait que tassé par ce désir si grand des ‘’labels’’ de vouloir soumettre les idées, les sons et les émotions dans une case qui s'appelle profit. Tout cela au détriment de la nature même de la créativité musicale. Quand je me déplace pour un spectacle d’un groupe dit de l’Underground, je me permets à un voyage, à des surprises et à un renouvellement de mes points de repère sur mes propres goûts. Fantastique! Ce soir au Zénob, 7 septembre, je me lance avec cette énergie positive d’ouverture et de découverte.
Truck Violence
Chris Clegg - basse
Karsyn Henderson - voix
Paul Lecours - guitare & Banjo
Ryley Klima - batterie
Ce jeune groupe montréalais avec leur album du nom de Violence sorti en Juillet 2024, arrive en première partie du spectacle. Bienvenue à Truck Violence! Dès les premières minutes, on se baigne dans le Sludge Metal, forme de hardcore qui tient ses sources dans l’ouest américain avec des bands comme Black Flag et Acid Bath. Karsyn Henderson nous amène dans une vocalise un peu à saveur délirante entrecoupée ‘’d’hardcore screams’’. On passe d’une ambiance remplie de distorsion où le chanteur s’exprime physiquement dans une vague de mouvements désarticulés et lourds à des moments doux où on se retrouverait dans une ambiance sombre à la The Cure. Un moment bien particulier qui vient tous nous étonner, il s’assoit au-devant de la batterie et nous chante sans micro accompagné seulement de Paul Lecours au banjo…nous sommes tous très attentifs à ce moment ‘’unplugged’’de Gun Buried in the Front Yard qui me transmet en songe des images de Bayou de Louisiane dans un moment calme de fin de journée humide. Si vous voulez avoir un bon aperçu du style, allez écouter The gash ou Undressed you layn’t before. Vous aurez vraiment un morceau qui représente bien l’ensemble de l’ambiance Truck Violence.
Rorqual
Pierre Brouillette-Hamelin -basse & Voix
Jean-Luc Daigle -guitare et voix
Marc Gagné -batterie et voix
Nous voilà arrivés à la deuxième partie du spectacle avec le trio trifluvien Rorqual qui nous présente différentes pièces de leur album Perles & Diamants (mars 2024). Pour avoir écouté l’album plusieurs fois avant de les voir, j’étais vraiment curieux. Nous sommes devant un groupe rock qui ne se définit pas par un style mais bien par leur voyage expérimental éclaté et bien ficelé, une exploration des possibilités dans une poésie spontanée. Des textes travaillés de différentes manières, venant des différents membres et aussi de recueils de poésie sur des musiques changeantes sans tomber dans le progressif. D’un Roche plus rock garage à un son plus rock alternatif comme Divisible par zéro où une ambiance planante avec Coat de cuir, on accroche à chaque pièce qui on leur saveur propre. J’ai eu la chance de m’entretenir avec Jean-Luc Daigle sur les paroles de Coat de cuir. Ma vision, qui ma fois était très erronée sur son fond historique, se rejoint profondément au niveau des émotions qui passaient dans le message. Quand l'intellect s’égare (pour ma part), le monde des émotions nous réunit…ça c’est du talent artistique ne trouvez-vous pas? Être capable de passer une émotion, sans en avoir une bonne compréhension…c’est de l’art. On a pu entendre une chanson qui à ses sources dans un ancien groupe de Jean-Luc du nom de Charrue…BBDSM encore là, une sonorité entraînante et d’un texte intrigant…je fini la soirée me disant: ‘’fais-moi mal’’!!!, qui me roule encore et encore dans la tête. Encore un bon groupe francophone à découvrir.
Rorqual en fin de tournée nous parle d’un retour en studio pour bientôt, pour ce qui en est de Truck Violence et bien je n’ai que peu d’informations, laissant la place à un jeune fan de l'Alberta qui était venu voir son groupe fétiche et discuter avec eux…je ne voulais pas briser son moment magique…vous savez ce que je veux dire (le feeling). Un beau moment à la fin d'un spectacle au centre-ville de Trois-Rivières.
Christian Lamothe, chroniqueur de l’Underground…fais-moi mal!
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