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Photo du rédacteurChristian Lamothe

Violence City, Faon et Radiology… le spécial trio rock Taverne Royale

Dernière mise à jour : 16 août 2024


On pourrait discuter de l'immense palette de style dans l’Underground Québécois pendant des heures, de toutes ses nuances, des ses visions éclatées et de ses multiples inspirations au cours des années. Juste dans le rock, ce soir à la Taverne Royale, j’ai la chance de rencontrer trois groupes qui se développent dans leur art et créativité. Tous très différents les uns des autres, mais en même temps unis par le désir de création. Une soirée de surprise sans attente, surtout menée par un désir de découverte et d’amour de notre diversité musicale.


Radiology


Astrid Nadeau Ouellette -Guitare

Antonio Geraldo -Batterie

Nous sommes envahis par cette invasion de talents venant de Rouyn-Noranda et à la sortie de leur album Medecine Nucleaire MMXXIII en 2024, Radiology parcourt le Québec pour nous partager leur rock instrumental et expérimental. Première curiosité, je m'aperçois qu’Astrid utilise sa guitare inversée (cordes basses en haut et aigues en bas) qui me rappelle l’époque où les guitaristes gauchers jouaient ainsi, du fait de la rareté du produit pour eux et aussi bien sûr du coût qui venait avec. Une belle Gibson Melody Maker en main, elle m’explique l’histoire de celle-ci, entres autres sur son engouement développé par les musiciens du genre punk et rock (en référence Joan Jett). Elle est légère et par sa forme, cela lui permet plus de liberté au niveau de la créativité. Nous avons droit à tout un ‘’jam’’ électrique pendant leur prestation sous la rythmique d’Antonio. On laisse parler les instruments sur des titres comme Héroïne et Dans l'sous-sol du nouvel album et on ressent beaucoup de plaisir à aller chercher les subtilités des compositions. On termine avec fracas avec Bec et bobo, pièce très funk, qui nous laisse avec une multitude de distorsions entres autres créées par le pied de micro qui sert aux derniers accords pendant que les cymbales font de la voltige et crashent par terre… Rock & roll made in Abitibi!!! Fait cocasse: Pendant ce temps-là, nos amis de Violence City s’étaient perdus dans les rues de Trois-Rivières… Désolé les boys, fallait que je le dise!!!


Faon


Yves Jr Beauchesne -Chant et guitare

Alexandra Héroux -Basse et chant

Nicolas Gauthier -Batterie

Maintenant, un trio trifluvien qui nous revient en milieu de tournée pour promouvoir leur tout dernier album Mon Ombre paru le 13 juillet 2024. L’enregistrement de celui-ci s'est fait à Chicago, en compagnie du très célèbre réalisateur, Steve Albini, bien connu pour son travail avec Nirvana, Pixies, Jimmy Page, PJ Harvey et une liste impressionnante d’artistes bien connus. Faon sera d’ailleurs un des derniers groupes à enregistrer avec cet icône de la musique car il a été retrouvé sans vie à son studio Electrical Audio, le 7 mai, à l’âge de 61 ans, à la suite d’une crise cardiaque. On salue la participation aux deux Ep de Jack Vignavong à la batterie, qui est maintenant remplacé par Nicolas Gauthier depuis le début de la série de spectacles. On part donc le bal avec Faire du rock de l’album (EP) éponyme paru en 2022. Cette chanson donne le ton, un rock alternatif lourd qui va se démarquer par une ambiance Sludge avec Ketchup. Leurs textes empreints d’une poésie urbaine viennent me chercher. L’underground du rock québécois, cette richesse qui amène le surréalisme dans un quotidien, De Claude Péloquin à VioleTT Pi ou pourquoi pas d’ Aut’Chose à Faon. Ce bel amalgame de non prétention fait preuve de rigueur à parfaire l’imagerie des sentiments de chez nous. Pour moi, nos compères de TR sont sur une belle piste de création. D’ailleurs, la chanson N'importe où, n'importe quand a tournée sur radio X en 2024 et une chanson comme Mon Ombre est un succès clair pour les fans de rock plus commercial, mais toujours avec une touche de folie et d'intégrité face au produit global. Nous avons eu droit à quelques nouvelles pièces, ou du moins non enregistrées, sur leur deux albums comme Je t’aime…ça sent le retour en studio… À suivre. Faon, un petit bijou à découvrir.


Violence City


Nicolas Vaillancourt-Simar -Chant et guitare

Lee Ménard -Basse

Thomas Emond -Batterie

Le clou de la soirée, Violence City de Québec. J’ai eu la chance de les voir au Sonum Fest en mai dernier et avant la sortie de leur EP Wasting my Own Chance suivi du vidéo Sinner Sea. Leur son alternatif m’avait frappé dû fait qu’ils étaient dans une programmation de groupes considérés comme étant plus métal en soi. Leur originalité avaient attiré la curiosité des spectateurs du festival. Que ce soit par leur sonorité qui dépasse l’étiquette que l'on peut leur mettre rapidement ou le fait que ce jeune groupe sans album avait déjà une maturité sonore en spectacle très remarquable, Violence City a marqué positivement la soirée.


Ainsi, j'étais très enthousiasme à l’idée de les revoir après quelques accomplissements et quelques spectacles supplémentaires sous leurs ailes. Violence City débute leur la performance avec une nouvelle chanson (du moins, ils ne l’avaient pas joué au Sonum Fest); Dehumanized. Cette piste est parfaite pour entrer en matière, mais c’est avec Growing Worries que l'effet de surprise se déclenche, car elle est beaucoup plus agressive. Cela amène les spectateurs à se demander où le groupe nous transportera dans leurs nuances acoustiques. Nicolas Vaillancourt-Simar épate la galerie en tenant des notes dans ses vocalises qui ne sont clairement pas évidentes en plus du ‘’scream’’ réussi et qui lui donne figure de contrôle. On poursuit avec deux chansons du EP: Mindset of a Killer et Wasting my Own Chance, qui ont une sonorité très rock alternatif britannique et qui font leur marque de commerce. Par la suite, viendra Sinner Sea qui, selon moi, est la chanson qui se démarque et met en valeur, autant de façon individuelle que collective, le talent de chaque membre de ce groupe. Finalement, un petit cadeau nous est offert avec une nouvelle pièce qui sera enregistrée cet automne: It's the End. Encore une fois, un groupe à suivre pour les mélomanes à la recherche de découverte.



En conclusion, toute bonne chose à une fin, mais les souvenirs restent. À noter que des matelots Ukrainiens sur place lors du spectacle ont festoyés, jasés et encouragés les groupes présents. Ce genre de rencontre est inestimable et je doute que cela aurait été possible dans le genre d'événement ou de concert plus ''mainstream''. Voici la richesse des événements et des groupes undergrounds. Ne sous-estimons pas les petites salles, les bars et tavernes, qui permettent des rencontres enrichissantes, en plus de découvrir des groupes émergents de la scène local.


Christian Lamothe, chroniqueur de l’underground

En mémoire de Steve Albini 1962-2024



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