Auteur - Sim G
It’s a long way to the top, if you wanna Rock’n’Roll
Sous le couvert d'un froid typiquement québécois, un vendredi de février, à La Source de La Martinière, se déroulait le chapitre local du Wacken Metal Battle. Je le sais, j’étais là! Pour ceux qui ne le savent pas, c'est un battle of the bands international où le grand prix est la chance pour un band underground inconnu de jouer les stages légendaires du festivale metal Allemand. La Mecque du metal dans le monde.
Je dois commencer par dire, moi-même y ayant déjà participé, la chance de jouer les planches du Wacken en soit est l'attrait du concours, l'aspect financier ou autres, comparé à d’autres battle du même genre...laisse à désirer. Je digresse. Le concours, se passe par région (les États-Unis, l'Europe, l'ouest Canadien, le bas et haut Canada), propose quatre juges pour déterminer qui avancera à la prochaine ronde. Les juges sont des figures éminentes de la scène, des booker, des managers et des DJ de radio FM. Ils font un topo post-performance et disent à vives voix les points positifs et négatifs de la performance du band sur stage. On remarque vite certains problèmes au niveau de l’impartialité parmi d'autres problématiques dû au mode “concours” mais bref, je m'écarte encore, c'est pour le Wacken, on ne se pose pas trop de questions.
Les bands ont 20 minutes pour vendre leurs poutines aux juges. Des horaires de shows punks ça! Eh, merde! Ça va passer vite.
Les juges analysent les tunes, la performance, la durée du change over, la cohésion, la précision et la réaction de la foule. Les juges font un total de pointage et celui avec le plus de points gagne. ... on se croirait à la Voix... Y'er où Éric Lapoi...Shhhhh!! On ne parle pas de lui ici! Pas à soir!
On sent une aire festive une fois entre les murs de La Source. En majorité les bands se connaissent, ils ont déjà joué ensemble dans un show ici ou là-bas. La bière coule à flot. Les juges et le monde commencent à arriver pour le grand moment tant attendu par les bands, qui, commence à se placer, se maquille, se tune et se prépare mentalement pour leurs performances à venir.
La soirée commence, le MC du show explique le déroulement. On ne niaise plus, ça se passe là là!
Ma divulgation : Je porte zéro attention au jugement des juges dans mon article, j'y suit en tant que fan et chroniqueur pour un show avec un excellent line up.
Premier sur stage, Vormir de Halifax! Oui, Halifax. Un de deux bands des maritimes dans le line up. Donc, ceux qui connaissent leur géographie en chars, un gros 10 heures de route environ. Female fronted, Vormir se présente comme un band de pop métal! Dès les premiers riffs j’ai des impressions de Green Day sur stéroïdes! Définitivement, leur élément pop est présent mais vraiment pas désagréable. Super bien balancé. L'énergie dégagée est haute. Leur Frontwoman me rappelle Ann Wilson de Heart ou Kelly Johnson de Girlschool. “From the old school!” Les accents Heavy métal et électro se sentent de tune en tune, toujours de plus en plus intense à fur et à mesure que le set avance. Le band, avec leurs moments chorégraphiques à la KK Downing et Glenn Tipton nous lance des riffs à la sauce Judas Priest et Rise Against, un pas pire spectre d'influence quand tu y penses. La chanteuse, plus que capable, nous montre son talent guttural sur la dernière pièce. Je remplacerais sa bouteille d'eau à la main par une bière, mais ça c’est l'ivrogne en moi qui se manifeste.
Deuxième au bat. Turbo! Là j’ai soif! Où commencer...?
Dirt glam, hard drug infused Metal'n'Roll, Rock'n'Metal with piss jugs? ...Une fucking menace! J'ai un faible pour Turbo, pas juste parce que j'ai passé trois jours avec eux en mode Mötley Crüe, mais que leur musique déclenche fort mon TDAH. Surtout le H. Leur slogan est: Fast as Fuck et avec raison. Aux looks et influences des années 80, c'est des skinny jeans, les Nike Hi-tops, la Flying V et les Floyd Roses abusé par la whammy bar! (Si tu ne comprends pas la dernière phrase, sucks to be you.) Les quatre gars montent le cran de la soirée, headbanging est au menu avec des tunes ultra mémorable et des crochets de qualités. Deuxième band des maritimes, eux aussi avec 10h de route sous leurs ceintures, on réussit quand même à apporter l'énergie pour lequel leur réputation se solidifie. Des solos de feu, un “bass and drum” qui snap dans “yeule” comme un coup de poing dans le ventre suivit d'un uppercut sur le menton tout droit sorti de Mortal Kombat. Les gars savent comment livrer la marchandise. Turbo sont dans une ligue appart.
Troisième au Bat. Vite, faut je me sorte du cash, du metal ça mérite une pinte comme un accord vin fromage.
Ageless Madness, des frères d'armes de la scène. Les gars doivent avoir livré un de leur meilleur set à vie à mon opinion, dommage que c'était juste 20 minutes, j'en voulais plus. Notre Maestro, le chanteur aux multiples masques, nous guide comme un chef d'orchestre fou dans un univers Black Sabbath mais dans une déchéance propre à eux. Les solos et les riffs, en solide harmonie avec la voix, nous transportent ailleurs. Vraiment, on entre dans leur univers et c'est eux les boss. J'ose dire, le band le plus "mélodieux" de la soirée? Je m'explique. L'exploration des progressions entre l'instrumental et la voix me rappelle du Iron Maiden, beaucoup de mélodie, beaucoup de chant. On sent un « edge » se créer à fur et à mesure qu'ils progressent de tune en tune. Vers la fin de leur set, j'ai eu des lueurs de Pantera. Tant qu'à moi, c'est 101 Proof! Met-on que je garde un œil très curieux pour leur compo à venir. On sent un “heavy plus heavy” s'installer avec leurs plus récentes compositions.
Ce qui nous apporte à Polygraph... Horns up Mother Fucker!
Les gagnants de la soirée! Attends !!! Spoiler alert.
Polygraph nous offre une saveur metalcore pur et dur, rien de coupé ou de basse qualité ici! Avec 2 chanteurs, il a de l'harmonie et du guttural pour 15! Les backing tracks avec des Bass drop de 20 tonnes, Polygraph sont à l'image de leurs membres. On ressent un côté sombre émaner des paroles, bien mis de l'avant avec la puissance de leur instrumental supporté par un sens musicale songé entres les musiciens. Sur stage c'est un ouragan qui se crée. Les chanteurs contrôlent la foule comme Poséidon contrôle la mer. La foule répond immédiatement! Circle pit, Wall of Death! Même si on n’était pas 100 000 sur place, ça s'est fait! Un testament à leur capacité de faire réagir. Vraiment maître du moment, tu n’as juste pas le choix d'embarquer. La percussion nous en donne plein la gueule et des vocales, qui par certain moment me rappellent Ghostmane, surprend et captive. Assez hot.
Le Wacken Metal battle m'a donné du positif et un peu de négatif. Mais j’ai plus collé sur le positif, étant l'inébranlable optimiste que je suis! Ha!
Le mauvais en premier.
L'aspect "battle" je trouve ça...lourd… (oui c’est un jeu de mots) J’ai aucun intérêt à écouter des gens jouer juge et expert en musique quand on le sait tous, l'art c'est relatif. (Je dis ça étant quelqu'un qui a déjà été juge du genre) À chacun ses goûts. Sauce BBQ ou sauce brune? Le système et l’industrie musicale capitaliste en seront le dernier juge ultime. La réalité est que, pour citer Ace Ventura, chaque concours a des gagnants et des perdants et le Wacken Metal Battle est un concours. Point. L'organisation a beau faire de son mieux pour être juste, je trouve particulièrement plate de faire voyager des bands d'un bord et de l'autre du pays, voir des continents pour se faire revirer de bord sans rémunération. Oui, c’est pour le Wacken, je comprend, mais quand même, chaque band underground vit le même combat vers l'insaisissable deal avec Nuclear Blast, Roadrunner ou Metal Blade et la vie coûte déjà assez chère de même. La compétition, se mesurer et se comparer entre band, je crois personnellement, que c’est passé date comme format, surtout qu’en mon expérience, la très grande majorité des bands sont prêts à tout pour s'entraider dans un univers sans pitié. C'est la chance d’une vie de se rendre au Wacken, certes je le souhaite à tous ceux qui se commence un band. Mais…
It's a long way to the top if you wanna rock'n'roll...
Le bon asteure.
Des soirées au bill éclectique comme ça, m'allume, à chaque fois. Et rare sont les fois où dans une soirée, le spectre de style est aussi large, ça permet de découvrir. À moins d’être un puriste, tu en as pour ton cash dans une nuit du genre. Où tous donnent tout ce qu'ils ont à donner et le rythme de la soirée enlève l'élément redondant qu'on peut connaître dans certain line up.
Le battle apporte son lot de moments honnêtes. Rare sont les fois où un band va réellement se faire dire où est leur problématique. Qu'est-ce qu'ils devraient travailler, où s'améliorer, comment devenir un meilleur band et en bout de ligne, offrir un meilleur produit. L'expérience de connaitre des nouveaux bands et des gens de l'industrie est évidemment un gros plus aussi. Ceux qui savent comment faire du ”networking” trouve une mine d'or dans des soirées du genre.
Faute de sonner comme un supporteur des ligues Timbits, j'aurais voulu voir chaque band gagner. Mais bon, ça reste un concours. Que le "meilleure" gagne.
Je félicite chaque band pour leurs performances inoubliables, mais là, y fait soif et la Source ont une excellente sélection de bière. Aubergiste !! Une autre pinte de rousse s’il vous plait!
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